Chez McFit, il faut huit semaines pour se sentir plus fort ; dans un T-shirt avec la faucille et le marteau, l'effet est immédiat. Une référence affirmative à l'histoire du socialisme réel, qu'elle soit simplement folklorique ou réellement conceptuelle, a une fonction sous-jacente dans le présent. Elle permet même à des gauchistes marginaux de s'inscrire dans un récit de détermination, de concentration, d'efficacité, bref de force.

Mais même la profession de foi opposée, qui consiste en premier lieu à vouloir tout faire différemment des socialistes réels, a des fonctions qui dépassent le niveau d'analyse déterminé par la seule logique du contenu. Avant même qu'une seule ouvrière ait été libérée, qu'un seul agriculteur ruiné ait trouvé un moyen de subsistance dans le Sud global, la négation des concepts politiques du PCUS, du SED etc. apparaît comme un acte émancipateur, presque moral, alors qu'en réalité elle n'a eu lieu - sans conséquences - que dans le confort de son bureau à la maison.

Quelles formes de référence intéressée au socialisme réel sont répandues dans la gauche actuelle ? Quelles en sont les conséquences politiques ? Et à quoi pourrait ressembler une référence appropriée et productive à l'histoire du socialisme réel ? C'est de ces questions et d'autres encore qu'il sera question dans cette conférence.

Rüdiger Mats est politologue et historien. Il publie de temps en temps des analyses sur l'histoire du socialisme réel et sur d'autres thèmes de gauche.

DEFA-Filmkomödie von Erwin Stranka (1989)

Que peuvent bien faire deux étudiants en informatique et deux amis si l'on s'arrache leurs services. L'un est un théoricien et l'autre un leader dans la mise en œuvre pratique. Mais après avoir réussi leurs études, ils veulent continuer à faire de la recherche et du développement ensemble. Ils vivent désormais dans un petit pays, la RDA, où tout semble réglé. Grâce à un coup de génie anarchiste, ils paralysent l'université de Leipzig et sont transférés à Finsterberg-Dodeleben. Après quelques confusions, le duo génial s'impose toutefois à la foire de Leipzig. Mais d'ici là, il y a encore de quoi rire.
Sorti à l'automne 1989, ce film est devenu un film culte même après les bouleversements sociaux en RDA, car il dénonçait de manière cachée ou très ouverte des dysfonctionnements et certaines déclarations sont même devenues des paroles en l'air.

Les bases du système économique de la RDA

Le soulèvement de la classe ouvrière du 17 juin 1953 avait déjà mis en évidence que la "propriété du peuple", sur laquelle devait reposer le développement socialiste de la RDA, n'appartenait pas "au peuple", mais à la nomenklatura installée par l'Union soviétique, la politbureaucratie. La "propriété du peuple" n'existait que sur le plan nominal et juridique. En réalité, les fonctions économiques de la propriété, comme la décision sur les objectifs de la production ou les proportions économiques, par exemple celles de l'accumulation et de la consommation, étaient exclusivement exercées par la nomenklatura jamais élue. Le système administratif de "planification et de gestion de l'économie nationale", hérité du SU, avait cependant été considérablement modernisé entre les années 1950 et 1980, sans toutefois surmonter les défauts fondamentaux du système : Le manque d'autonomie des producteurs directs et l'hostilité à l'innovation qui en résultait.

Bernd Gehrke est historien et s'intéresse à l'histoire de la RDA, à l'histoire du mouvement ouvrier et aux luttes d'entreprise. Il a fait partie de l'opposition de gauche à la RDA - à la fin de la RDA, il était actif au sein de la "Gauche unie". Aujourd'hui, il participe entre autres à l'"AK Geschichte sozialer Bewegungen Ost-West".

Sur le territoire de la RDA, il y avait après 1945 de nombreux centres industriels avec une classe ouvrière combative dont la conscience et l'expérience n'avaient pas pu être effacées par le fascisme. Lorsque les ouvriers de la RDA se sont mis en grève en juin 1953, cette tradition d'un mouvement ouvrier autonome et organisé était bien vivante. Le soulèvement ouvrier s'est soldé par une défaite, les chars soviétiques l'ont écrasé, les dirigeants de la grève ont été arrêtés, les grèves, les réunions et toute organisation autonome ont été quasiment interdites. Elles ont été remplacées par un syndicat d'Etat qui, aux côtés du parti, devait veiller à l'exécution du plan en tant que partie de la direction de l'entreprise. Ce n'est pas seulement la violence ouverte, mais surtout ces structures staliniennes qui ont finalement conduit au déclin d'un mouvement ouvrier autonome en RDA. Il est étrange qu'un débat de gauche sur le caractère des pays "socialistes réels", dans lequel la classe ouvrière occupe par ailleurs toujours une place centrale, n'en fasse pas un critère décisif de son évaluation.

Renate Hürtgen est historienne et s'intéresse à l'histoire de la RDA, en particulier à la vie professionnelle et à la syndicalisation en RDA. Elle a fait partie de l'opposition de gauche à la RDA et a cofondé en octobre 1989 l'"Initiative pour des syndicats indépendants "*. Depuis, elle fait partie d'initiatives syndicales critiques et de mouvements de base. En 2003, elle a cofondé l'"AK Geschichte sozialer Bewegungen", dont elle fait toujours partie aujourd'hui.

Avec l'existence d'une économie soviétique basée sur la division du travail et la différenciation industrielle dans les années 1950, le système économique extrêmement centralisé mis en place sous Staline lors du bond en avant de l'industrialisation est entré en crise. Ses principes de base, qui comprenaient, outre le pouvoir de commandement exclusif de la centrale étatique, la planification et le décompte en unités de valeur d'usage physiques telles que les tonnes ou les mètres, avaient été transposés après 1945 même dans les pays économiquement plus développés du bloc de l'Est. Depuis lors, les débats sur les réformes se sont concentrés sur la question de savoir si et comment les "relations marchandises-argent" qui existaient manifestement pouvaient être "exploitées" pour améliorer l'intérêt personnel de la direction de l'entreprise et des travailleurs. Après avoir réprimé les tentatives de lier les réformes à venir à "l'autogestion ouvrière des entreprises" lors des révolutions des soviets en Pologne et en Hongrie en 1956, le PCUS a mis à l'ordre du jour en 1962 des réformes économiques technocratiques, les réformes Liberman. En RDA, le nouveau système économique de planification et de direction a vu le jour, qui a fait place à une nouvelle recentralisation dans les années 1970. Ce n'est que pendant le Printemps de Prague en 1968 - et en 1980/1981 - pendant le mouvement Solidarność - que l'on a de nouveau tenté de combiner la décentralisation du système économique et l'autogestion ouvrière. Ces deux tentatives ont été réprimées dans le sang. Pour tout nouveau débat sur une économie socialiste, la connaissance de ces débats et tentatives de réforme est indispensable.

Bernd Gehrke est historien et s'intéresse à l'histoire de la RDA, à l'histoire du mouvement ouvrier et aux luttes d'entreprise. Il a fait partie de l'opposition de gauche à la RDA - à la fin de la RDA, il était actif au sein de la "Gauche unie". Aujourd'hui, il participe entre autres à l'"AK Geschichte sozialer Bewegungen Ost-West".

L'idée du communisme consistait à mettre en place de manière raisonnable le processus de production sociale. Le socialisme réel s'est toutefois traduit par un énorme appareil d'État et de planification. Non, non, ce n'était pas le communisme ! - pourrait être le slogan. Mais pourquoi l'idéal du communisme n'a-t-il pas été réalisé ? Les circonstances étaient-elles défavorables ? La révolution et la construction du communisme se sont-elles mal déroulées à l'époque - et on le saurait mieux aujourd'hui ? Ou l'échec était-il inhérent à l'idée même du communisme ?

Pour trouver des réponses, il faut d'abord savoir ce que les acteurs visaient en 1917 et dans les années et décennies suivantes, à quels problèmes ils se sont heurtés et comment l'économie centralement administrée a vu le jour. Celle-ci était-elle considérée comme la forme de réalisation de l'économie communiste ou était-elle un pis-aller ? Voulait-on un mode de production axé sur les besoins ? La participation des travailleurs était-elle un objectif ? Les marchandises et l'argent devaient-ils être abolis ? Ces questions et d'autres similaires seront abordées et discutées lors de l'atelier à l'exemple de la RDA. L'intervenant se connectera en ligne pour l'atelier et sera assisté d'un modérateur sur place.

Hannes Giessler Furlan, né en 1979, a grandi à Leipzig et a publié en 2018 un livre sur le sujet (Verein freier Menschen. Idee und Realität kommunistischer Ökonomie). Il travaille aujourd'hui comme professeur d'allemand au Brésil et, en parallèle, comme journaliste indépendant.

Qu'était la RDA, quelle est sa postérité, une telle postérité existe-t-elle au singulier ? Ma contribution cherche à esquisser brièvement la nature spécifique d'un système de domination et de société qui n'aurait pas existé sans la présence de l'Union soviétique. Pourtant, la RDA était plus qu'une colonie de la couronne soviétique. Elle offrait des possibilités de promotion et de participation à des classes et des couches sociales jusque-là défavorisées dans la vie publique, tout en contrôlant sa propre vie. Elle est née d'une mission antifasciste, mais n'offrait guère de marge de manœuvre à une démocratie antifasciste. Elle se réclamait du marxisme pour quelques raisons et - il faut le dire aussi durement - falsifiait pourtant des principes fondamentaux essentiels de l'action politique de Marx et Engels, Liebknecht et Luxemburg. La naissance de la RDA, avec ses contradictions persistantes, est ainsi placée dans une perspective historique qui impose de nouvelles questions aux générations futures.

Mario Keßler, né en 1955 à Iéna, est Senior Fellow au Leibniz-Zentrum für Zeithistorische Forschung à Potsdam. Ses travaux portent sur l'histoire de l'antisémitisme, de l'antisémitisme européen et des relations entre eux, ainsi que sur la recherche sur l'exil. Il a écrit 30 livres et plusieurs centaines d'articles sur ces sujets et d'autres en allemand et en anglais. Il a enseigné à l'université de Potsdam, à la Yeshiva University de New York et a été professeur invité dans de nombreuses autres universités, principalement aux États-Unis.

À l'aide de notes et de documents personnels , Wühlen raconte l'histoire des sœurs Franz et Kris. Leur amie commune, Ana, tente de mettre de l'ordre dans les blocs à spirales, les cahiers et les rapports de thérapie qu'elles lui ont laissés.

Les trois femmes sont nées dans les années 1980 dans la province de Saxe. La mère d'Ana est arrivée de Pologne en RDA en tant que travailleuse sous contrat. Franz et Kris ont vécu le bouleversement politique de 1989 comme une rupture familiale. Aujourd'hui, tous trois se trouvent à un nouveau point de rupture : leurs formes de vie alternatives - et précaires - sont de plus en plus menaçantes.

À partir de rapports et de lettres, de recherches sur la période de transformation et de contributions radiophoniques, Wühlen rassemble des archives littéraires sur les projets féministes d'hier et d'aujourd'hui, sur la RDA et le présent, sur le punk et la psychiatrie. Il rend ainsi explicite la question d'un récit féministe et documente la recherche d'une forme de confrontation avec l'histoire, qui semble être occupée par les exigences d'interprétation des forces sociales dominantes.

Carolin Krahl, écrivaine, fait partie du collectif de rédaction de la revue PS : Anmerkungen zum Literaturbetrieb/Politisch Schreiben ainsi que du collectif de librairies drift à Leipzig.

L'idéal communiste en RDA était de renverser les structures traditionnelles du pouvoir et de donner aux travailleurs le contrôle de leur travail et des moyens de production. Mais ce pouvoir était en fin de compte entre les mains du SED. Ce décalage entre l'idéologie et la réalité soulève la question de savoir comment les ouvriers géraient les conflits lorsque leurs propres besoins ne correspondaient pas aux directives du parti. A l'aide de journaux de brigades et de textes en prose, cette conférence examinera comment cette contradiction a influencé la conscience des ouvriers.

Jeanne Franke vit à Berlin.

Visite guidée du centre-ville de Chemnitz

On parle souvent de Chemnitz comme d'une ville inintéressante, la "souris grise" parmi les grandes villes de Saxe. Cette visite guidée du centre-ville a pour but de changer un peu cette image et de faire briller quelques perles de la ville.
Chemnitz a toujours été un centre-ville ouvrier, et c'est ce qui l'a marqué. On peut également trouver à Chemnitz un château fort datant du Moyen-Âge avec son trésor de légendes ainsi que l'une des plus grandes collections d'art du 20e siècle. Le centre-ville de Chemnitz présente également quelques particularités architecturales.

La libération décrétée par l'Etat de la petite famille bourgeoise en RDA, y compris l'intégration des femmes dans le système éducatif et dans la vie professionnelle, l'établissement de formes de relations plus ouvertes ainsi que des droits moins rigides en matière de mariage et de divorce (par rapport à la RFA) et de bonnes possibilités de garde d'enfants peuvent être considérés à juste titre comme des mesures d'émancipation partiellement réussies. Cette 'libération des femmes par le haut' n'occulte cependant pas le fait que les jeunes femmes se sont d'abord rebellées contre "la conformité et l'ennui" (Knabe 2024)* et ont ensuite attiré l'attention sur les problèmes sociaux et écologiques du socialisme de la RDA. Au cours des années 1980, davantage de femmes deviennent actives dans les scènes de jeunes ou dans les groupes d'opposition d'artistes et de protestation. L'atelier accordera une attention particulière à cette partie de la "RDA d'en bas" et suivra résolument les traces des femmes en contextualisant leur résistance et leur action.

* Andrè Knabe (2024) dans le PodCast Musi*Sociology (S2E4)

Jana Günther, professeur de sciences sociales, EH Darmstadt, spécialisée dans les inégalités sociales, les mouvements sociaux et la théorie féministe classique.

En RDA, l'égalité des droits pour les femmes faisait partie de la raison d'État. La conception socialiste de l'émancipation se fondait sur l'activité professionnelle des femmes. Malgré de nombreuses mesures de politique féminine, le rapport patriarcal entre les sexes persistait. Les contradictions entre l'égalité prônée et la situation réelle sont devenues de plus en plus visibles vers la fin des années 1970. En réaction à la politique féminine stagnante, voire rétrograde, un mouvement féministe non étatique est né en RDA.

Au cours de l'atelier, nous nous pencherons ensemble sur le mouvement non gouvernemental des femmes, ses actrices, ses thèmes et ses réseaux, en prenant l'exemple de la Saxe. Qu'entendaient les groupes de femmes par féminisme et émancipation ? Que signifiait l'engagement du mouvement des femmes dans des conditions dictatoriales ?

Dr. Jessica Bock a étudié l'histoire moyenne et moderne à l'université de Leipzig. Grâce à une bourse de la Fondation fédérale pour l'étude de la dictature du SED (Bundesstiftung zur Aufarbeitung der SED-Diktatur), elle a obtenu un doctorat sur le thème "Frauenbewegung in Ostdeutschland. Aufbruch-Revolte-Transformation à Leipzig 1980-2000". Sa thèse a été récompensée en 2019 par le prix de thèse du GenderConceptGroup de l'Université technique de Dresde et a été publiée en 2020 aux éditions Mitteldeutscher Verlag. Depuis 2016, elle est collaboratrice scientifique aux Archives digitales allemandes des femmes. En 2023, avec le soutien de weiterdenken Heinrich-Böll-Stiftung-Sachsen e. V., elle a publié son étude "Kontrollierte Selbstbestimmung. L'interruption de grossesse en Saxe de 1945 à 1990".

La situation juridique des lesbiennes et des gays entre les années 1950 et 1990 était très différente en RFA et en RDA : dès les années 1950, la RDA a de facto mis fin aux poursuites pénales pour les actes homosexuels entre adultes. En 1950, la RDA est revenue à l'ancienne version du paragraphe 175 et l'a finalement supprimé complètement en 1968, tandis que la RFA, tout en conservant la version des nazis, n'a aboli le paragraphe 175 qu'en 1994. L'avortement était largement possible et dépénalisé, alors qu'il est encore criminalisé aujourd'hui en RFA.

Bien que la situation juridique des LGBTQI* en RDA ait été nettement plus émancipatrice, leur vie et leur quotidien étaient en même temps largement invisibles ; jusqu'à aujourd'hui.
Comme c'est surtout la littérature de la RDA qui raconte le quotidien, les rêves et les peurs des lesbiennes, des gays et des personnes queer, c'est par ce biais que nous voulons aborder la vie des LGBTQI* en RDA dans l'atelier.

Franziska Haug travaille en tant que post-doctorante du projet "Queer literatures and cultures under socialism" sur la littérature queer de la RDA. Elle a rédigé sa thèse de doctorat sur la relation entre le travail et le genre dans la littérature et la culture pop. Ses autres domaines de recherche sont le matérialisme, le marxisme, les études de genre et l'antisémitisme. Elle fait partie du collectif "DiasporaOst", basé à Francfort-sur-le-Main.

Dans cette conférence, je voudrais tout d'abord donner un aperçu de la répression contre la gauche antiautoritaire dans le régime socialiste d'État de la RDA - de l'écrasement des restes du mouvement ouvrier antiautoritaire de l'époque de Weimar dans la zone d'occupation soviétique, en passant par l'interdiction des cultures alternatives de la jeunesse dans les années 1960, jusqu'à la répression de la nouvelle gauche après 1968.
Ensuite, nous voulons discuter ensemble des raisons qui ont poussé les dirigeants du parti et de l'État à suivre cette voie répressive et des conséquences à long terme que cette histoire de répression a eues et a encore sur notre mouvement et sur les développements en Allemagne de l'Est.

Dans le cadre de cette conférence, je présenterai également la brochure "... éléments hostiles-négatifs ..." que les opposants de gauche Renate Hürtgen, Bernd Gehrke et Thomas Klein ont publiée en 2019.

Konstantin Behrends est syndicaliste, soutient les détenus sociaux et politiques et s'intéresse à l'histoire du mouvement en Allemagne de l'Est.

TBA

Dans les premières années qui ont suivi l'effondrement de la RDA, son identité d'"État antifasciste" a joué un rôle clé dans les débats sur son caractère et sa légitimité. L'antifascisme était considéré par ses défenseurs comme une tradition exemplaire, digne d'être préservée, tandis que les opposants cherchaient à le déconstruire avec des adjectifs comme "instrumental", "ordonné" ou même "illégitime". Le contenu du terme chatoyant d'"antifascisme" restait toutefois plus ou moins indéterminé. En revanche, l'exposé souhaite montrer quelles étaient les racines historiques de l'identité antifasciste en RDA. Outre l'expérience de la résistance communiste contre le national-socialisme, les hypothèses sociologiques et historico-philosophiques fondamentales du marxisme orthodoxe sont tout aussi importantes que les constellations politiques et les rapports de force qui évoluent rapidement, aussi bien avant 1933 que pendant la guerre froide. En fin de compte, le caractère à la fois complexe et de plus en plus statique de l'antifascisme de la RDA a contribué à réduire son impact social du vivant même de la RDA et à le faire rapidement sombrer dans l'insignifiance après 1989/90.

Christoph Classen est historien et fait de la recherche dans le département "Histoire contemporaine de la société des médias et de l'information" au Leibniz-Zentrum für Zeithistorische Forschung Potsdam (ZZF).

La question de savoir si la RDA était un "État antisémite" fait aujourd'hui encore l'objet de discussions controversées et émotionnelles. Les condamnations et les exonérations en bloc sont souvent motivées par des considérations historiques et passent à côté de l'essentiel, à savoir une critique analytiquement fondée de l'antisémitisme en RDA. Dans le contexte des ressentiments antisémites persistants dans certaines parties de l'éventail de gauche - en particulier depuis le 7 octobre - une analyse critique et différenciée de l'histoire de la "gauche" et de ses idéologèmes est plus importante que jamais. L'atelier montrera que les ressentiments antisémites en RDA se nourrissaient de deux types de sources idéologiques : d'une part, l'idéologie du marxisme-léninisme, qui soutient l'État, et l'anti-impérialisme qui l'accompagne étaient proches des modèles de pensée antisémites. D'autre part, ces figures de pensée structurellement antisémites étaient liées à des ressentiments antisémites non traités, refoulés et donc persistants dans la société allemande (de l'Est) post-nazie. Dans la deuxième partie de l'atelier, les effets des discours et des pratiques antisémites en RDA sur les personnes concernées et leurs conséquences qui perdurent aujourd'hui seront discutés à l'aide d'extraits de textes d'auteurs juifs de la RDA.

Anja Thiele est spécialiste en littérature à l'université Friedrich-Schiller de Iéna. Elle mène des recherches et enseigne notamment sur la littérature juive allemande, ainsi que sur l'antisémitisme et les discours de la mémoire dans la littérature. En mars 2024, sa thèse de doctorat "Die Shoah in der Literatur der DDR" est parue aux éditions Winterverlag.

L'"asocialité" a le vent en poupe. Ce mot est utilisé dans le discours public, dans les médias et même dans la science. Il signifie toujours la dévalorisation et l'exclusion de personnes qui, en raison de certaines caractéristiques, ne sont pas "à leur place". Mais on se demande rarement ce qui se cache derrière ce mot.

C'est une tradition. Ainsi, jusqu'à récemment, les personnes persécutées sous le régime national-socialiste en tant qu'"asociaux" faisaient partie de celles qui n'étaient pas reconnues comme victimes du nazisme. Mais la construction des personnes concernées en tant que groupe a été adaptée aux exigences de l'époque, ce qui va à l'encontre de l'idée qu'elles se font d'elles-mêmes. Les procédures de réhabilitation n'ont généralement pas abouti, que ce soit après 1945 ou après 1989, car la stigmatisation, tant dans la mémoire que dans les sources, continue d'agir aujourd'hui, comme le montre l'introduction du paragraphe sur les asociaux en 1968 en RDA. On y a (aussi) suivi le modèle de l'Union soviétique, où les "parasites" et les "Tziganes" avaient été persécutés depuis la fin du 19e siècle. L'interaction complexe des instances répressives, de la police, de la justice et du MfS, avec celles de l'assistance et de la "population" en tant que réseau d'attribution vertical et horizontal est restée floue jusqu'à aujourd'hui. Tant le langage des actes de domination que la représentation publique dans le discours contemporain partent généralement, en ce qui concerne la figure de l'"asocialité", d'un conglomérat d'attributions de groupe qui ne peut être remis en question. C'est pourquoi il convient d'examiner la fonctionnalité concrète et générale de ce terme en tant que source et de le contextualiser avec les rares témoignages des survivants et de leurs descendants. Au cours de l'atelier, nous étudierons, sur la base de sources exemplaires, les parcours de vie de survivants ayant appartenu au groupe des Sinti et des Roms et réfléchirons, à partir de là, à la structure du stigmate "asocial".

Dr. Katharina Lenski travaille sur l'"asocialité" aux 19e et 20e siècles à Vienne. Elle a passé sa thèse de doctorat sur l'histoire des universités de la RDA dans le contexte de la sécurité d'État à l'exemple de la FSU d'Iéna et a été coordinatrice de recherche et d'études à l'école doctorale "La RDA et les dictatures européennes après 1945" à Iéna. De 1991 à 2011, elle a mis en place les archives de Thuringe pour l'histoire contemporaine "Matthias Domaschk", des archives de la dissidence sur la RDA, qui ont reçu le prix des archives de Thuringe en 2011. Avant 1989, elle faisait partie de l'opposition à la RDA à Berlin. On y trouve de nombreuses publications, entre autres sur la culture des jeunes, la science et les universités, l'"asocialité" ainsi que les Sinti en RDA.

Lorsque les bolcheviks ont pris le pouvoir en Russie en 1917, ils l'ont fait en partant du principe que leur révolution ne serait que la première d'une longue série. Ils étaient certains qu'après les bouleversements de la guerre mondiale, les travailleurs des principaux pays industrialisés prendraient le pouvoir et soutiendraient le communisme russe "venu trop tôt". D'ici là, il s'agissait de faire preuve de solidarité internationale et de subordonner ses propres actions aux perspectives de la révolution mondiale. Une position qui n'était pas seulement populaire au sein de la direction du parti, mais aussi parmi les militants de la base - l'espoir d'une révolution mondiale aidait à masquer les propres difficultés. Ce consensus a cependant rapidement basculé : la révolution mondiale n'a pas eu lieu, le rôle temporaire de précurseur du prolétariat russe s'est transformé en chauvinisme russocentrique, et l'"internationalisme" a été tourné vers l'intérieur dans l'Union soviétique stalinienne, compris comme une "amitié entre les peuples" avec la Russie en tant que "grand frère (peuple)". Comment et pourquoi cela s'est-il produit ? Dans l'atelier, nous en discuterons et nous nous pencherons sur quelques textes sources concernant les réceptions et les pratiques de l'internationalisme dans la société soviétique primitive.

Gleb J. Albert est professeur assistant d'histoire générale et d'Europe de l'Est contemporaine à l'Université de Lucerne (Suisse). Ses recherches portent sur l'histoire des débuts de l'Union soviétique et du mouvement communiste international, ainsi que sur l'histoire du piratage de logiciels et de l'utilisation des ordinateurs dans les années 1980 et 1990. En 2017, il a publié le livre "Das Charisma der Weltrevolution : Revolutionärer Internationalismus in der frühen Sowjetgesellschaft 1917-1927" (Böhlau Verlag ; traduction anglaise : Haymarket Books 2024).

Nous ajouterons le texte de description prochainement.

Cassettes, bruit et art dans la sous-culture avant la chute du mur de Berlin

Des deux côtés de la ligne de confrontation de la guerre froide se sont développées des scènes de sons indépendants qui circulaient en autodistribution sur cassettes. Si à l'Ouest, c'était l'euphorie du DIY, à l'Est, la sous-culture ne disposait d'aucun autre moyen et la première reproduction était déjà illégale.

Dès la fin des années soixante-dix, une scène s'était développée, qui travaillait de manière expérimentale sur le plan linguistique, multimédia ou performative, mais qui s'est radicalisée avec le punk. Poussés par l'ennui, disposant de beaucoup de temps et libres de toute contrainte ou possibilité économique, ils travaillaient sans conscience du produit et ne publiaient presque jamais. Ce n'est qu'avec l'ouverture partielle de l'agonie du système au milieu des années quatre-vingt que les conditions d'action ont changé.

Alexander Pehlemann de Leipzig, éditeur du magazine Zonic et de plusieurs livres spéciaux Zonic sur la subculture de l'Est, présente le sujet avec des sons, des films et des images.

Lecture et discussion avec Henryk Gericke

L'underground n'a jamais été une stratégie, en tout cas pas le punk underground. Il était ivresse, violence élémentaire et fête des sens contraire aux bonnes mœurs, pour laquelle on payait parce qu'on ne faisait pas de cadeau à l'État.
"Tanz den Kommunismus" (Danse le communisme) dresse exclusivement le portrait de groupes punk actifs dans l'illégalité et qui opposaient systématiquement à l'obligation d'être classés par l'État un esprit ludique qui ne se souciait pas des autorisations. Pour restituer dans des textes les coulisses sonores d'une contre-culture, il ne suffit pas de se limiter à l'étude de l'histoire des groupes. Les différents portraits entreprennent une tentative passionnée de créer un kaléidoscope qui reflète les groupes à travers eux-mêmes ainsi qu'à travers leur environnement culturel et socioculturel.

Henryk Gericke, né en 1964 à Berlin Prenzlauer Berg, vit dans la même ville. Auteur, éditeur et galeriste. 1981-82 Chanteur du groupe punk est-berlinois The Leistungsleichen. 1985-89 Éditeur d'éditions indépendantes et de cahiers samizdat (Caligo, Autodafé, Art. 27, Braegen) et auteur dans d'autres éditions indépendantes (Anschlag, Ariadnefabrik, Liane, Verwendung, etc.). Cofondateur en 1990 de la maison d'édition Druckhaus Galrev. Depuis 1997, également actif en tant que DJ sous le deuxième nom de Nic Sleazy. 2004 Bourse Alfred Döblin de l'Académie des Arts de Berlin. Depuis 2005, divers livres, publications, expositions, productions radiophoniques ainsi qu'un film documentaire sur le thème de la subculture en RDA. En 2010, création de la Staatsgalerie Prenzlauer Berg. Depuis 2019, éditeur de l'édition de disques "tapetopia - GDR Undergroundtapes". 2021 Bourse Alfred Döblin de l'Académie des arts de Berlin. 2022 Bourse littéraire à la maison d'artistes LUKAS/Ahrenshoop. 2024 31e écrivain du château de Beeskow.

La visite met en lumière le développement urbanistique et architectural de Karl-Marx-Stadt / Chemnitz à partir des années 1950. La révision à trois reprises des plans de construction, les visions audacieuses pour la création d'une ville modèle socialiste ainsi que les influences européennes sont abordées. Une attention particulière est accordée à l'ensemble des surfaces protégées par le droit des monuments historiques des deux côtés de la Brückenstraße. Aucun autre endroit en Europe n'illustre de manière aussi impressionnante le modernisme socialiste. Les constructions du deuxième grand axe, la rue des Nations, avaient pour modèle la Lijnbaan de Rotterdam. Mais l'hôtel de ville inauguré en 1974 avec son parc et la tour de l'hôtel contribuent également à façonner l'image de la ville. Outre l'architecture moderne, l'architecture moderne s'est développée depuis 1990 et a rayonné au-delà des frontières de la Saxe. La visite aborde également les défis passés et actuels de la planification urbaine.

Norbert Engst, né en 1983 à Karl-Marx-Stadt, 2000-2003 formation professionnelle en construction en béton armé, puis études d'ingénierie civile et d'architecture paysagère. Depuis 2014, architecte paysagiste et chef de projet pour un bureau d'études suisse. Publications sur le thème de l'urbanisme/l'est-moderne : Le quartier résidentiel "Fritz Heckert" - Construire dans de nouvelles dimensions (2019) ; Le sud de Chemnitz - Photos aériennes de huit décennies (2020) ; Matrix Moderne I Ostmoderne : Chemnitz et l'est-moderne : une époque marquante (2023) ; Heckert. La transformation (à partir de l'été 2024).

En 1990, l'architecture en RDA était largement considérée comme une "architecture sans architectes", tout était "plaque" - la construction industrielle de logements de masse associée à l'effondrement des centres-villes est devenue synonyme de l'échec de la RDA. L'esprit du temps postmoderne et néohistorique était programmé pour une "déconstruction" (démolition) antérieure à l'époque de la RDA, à la rigueur dans le respect des constructions érigées pendant la politique de construction des "traditions nationales" (1950-1955). La "loi sur l'aide aux dettes anciennes" a décrété la privatisation des logements communaux, les "villes en déclin" ont entraîné leur démolition avec l'aide des pouvoirs publics. Plus de trente ans après la réunification allemande, il est possible de comparer les systèmes en Allemagne de l'Est. Si nous nous interrogeons sur les stratégies souhaitables pour construire après la RDA, l'histoire de l'architecture de cette dernière se réorganise également. Elle ne peut plus être pensée uniquement à partir de sa fin. L'atelier invite à déterminer les phases de l'histoire de l'architecture et de la construction en RDA, sa mission sociale, sa base matérielle et technique et l'évolution de la conception de l'architecture.

Après avoir travaillé dans l'administration et la politique (centre d'exposition d'art, ministère de la culture, directeur du service culturel de Prenzlauer Berg, conseiller municipal en charge de la construction à Berlin-Mitte, sénateur en charge de la culture et des sciences à Berlin), Thomas Flierl travaille depuis 2007 en tant qu'historien de l'architecture et journaliste indépendant. Il a dirigé la fondation Hermann-Henselmann de 2007 à 2022 et est membre de l'Académie des arts, Berlin, depuis 2021.

Toute sa vie, Ronald M. Schernikau a voulu "écrire, être gay, être communiste".

Enfant, il quitte la RDA - caché dans le coffre de sa voiture avec sa mère - mais il est toujours attiré en arrière. La "zone" devient son lieu de prédilection : non pas une utopie, mais un lieu concret qui doit enfin lui permettre de vivre sa vie d'écrivain. Contrairement à Berlin-Ouest, où il profite certes de la scène et de la vie nocturne, mais ne trouve pas de logement et doit se débrouiller avec des emplois précaires.
En 1986, il peut enfin rentrer pour étudier la littérature à Leipzig, juste avant la chute du mur, il redevient citoyen de la RDA. Au prix de gros efforts, il termine son œuvre colossale "legende", dans laquelle les dieux viennent à Berlin-Ouest pour y introduire le communisme.

Nous écoutons la fiction radio d'une heure "La beauté", avec des textes et des sons originaux inédits de Schernikau et de son entourage. L'émission sera suivie d'une discussion avec les deux auteurs.

Johanna Tirnthal est réalisatrice de radio et travaille avec son collectif Audiokombinat et pour WDR et Deutschlandradio sur la culture et la politique sociale.

Richard Pfützenreuter est dramaturge à la Neue Bühne Senftenberg. Son travail théâtral indépendant tourne depuis des années autour de la (post)RDA, de sa liquidation et de ce qui reste.

Tantôt qualifié d'austromarxiste, tantôt de marxiste occidental, Leo Kofler a immigré en 1947 de son exil suisse vers la zone soviétique. Kofler interprétait la fin de la guerre et du national-socialisme comme la possibilité d'un socialisme démocratique. La direction du SED en Saxe-Anhalt prévoyait pour lui une carrière universitaire, s'imposa avec l'habilitation de Kofler à l'université MLU de Halle contre les anciens comités universitaires et tenta ainsi de consolider son propre pouvoir à l'université également. Mais il s'est vite retrouvé dans la ligne de mire de leur manie d'épuration.

Les débats entre Kofler et les philosophes cadres portaient sur des questions de méthodologie marxiste, auxquelles les deux partis attribuaient une grande importance pour le développement du socialisme.
Kofler ne voulait pas quitter la RDA malgré sa diffamation par le SED et ne se soumettait pas à une autocritique. Ce n'est que lorsqu'il a été (soi-disant) averti de son arrestation qu'il a quitté la RDA fin 1950.

Après une présentation succincte de la vie de Kofler et des fondements de sa pensée marxiste, de Kofler en RDA et des principales tendances de sa critique du stalinisme, nous lisons ensemble un texte de Kofler. Nous pouvons ensuite discuter des questions suivantes, par exemple : En quoi consiste sa critique du stalinisme d'une part et à quoi se heurtait-il en pratique dans la zone soviétique/la RDA d'autre part ? Que peut nous apprendre Kofler sur la RDA et le stalinisme ? Que pouvons-nous apprendre de Kofler sur la pensée marxiste et que pouvons-nous apprendre sur le socialisme de gauche entre 1945 et 1950 ?

Janika Schmidt étudie l'histoire à Iéna.

Critique et censure dans le socialisme réel

L'intérêt de la politique culturelle de la RDA pour sa propre littérature est souvent considéré aujourd'hui comme le point de vue d'un octrois restrictif qui voulait aligner l'art et la littérature et interdire la critique. Historiquement, une telle vision n'est pas exacte. Le revers de la médaille de la répression des autorités était l'énorme revalorisation de l'importance de la littérature, et ce d'un point de vue pratique. La RDA accordait à la littérature un rôle essentiel dans sa propre construction. C'est précisément ce qui a déployé une force d'attraction propre pour les écrivains. Les années 50 sont marquées par une atmosphère de renouveau, notamment dans la littérature, pour participer à la construction d'une Allemagne socialiste antifasciste, un projet important pour la politique mondiale. La censure n'a pas attendu le "Kahlschlagplenum" de 1965 pour accompagner le projet avec la plus grande rigueur, et ce dès le début. Pourtant, les auteurs ne se laissèrent pas décourager et, dans l'esprit des grandes conférences de Bitterfeld, ils créèrent leur version d'une société acceptable, jusqu'à la "littérature d'arrivée" du début des années 60. Indépendamment des interdictions, les auteurs se sont battus avec leur propre critique de la réalité de la construction sociale, la plupart du temps avec la ferme décision de ne remettre en aucun cas le projet en question. La tentative de s'arranger était indéniable. Les auteurs ont donc été affectés par le fait que le SED n'ait pas apprécié cette tentative, mais qu'il n'ait perçu et sanctionné que la désunion inopportune. Cette consternation s'est rapidement transformée en espoir lorsque les directives de la politique culturelle ont changé avec Honecker et qu'il a promis de ne plus connaître de "tabous" dans le domaine de l'art - un espoir qui a été rejeté par l'Etat avec l'expatriation de Biermann en 1976. Dès lors, les auteurs se sont battus pour être reconnus comme des voix critiques, ce qui leur a valu le titre élogieux de "dissidents" à l'Ouest et a renforcé le soupçon d'hostilité envers l'Etat à l'Est. Les artistes ont été chassés en masse de la RDA. Rares sont ceux qui l'ont quittée de leur plein gré, malgré la répression.

Au cours de ces 30 années, le rapport des auteurs à la RDA a donc fondamentalement changé. Pour comprendre cela, il ne suffit pas de se pencher sur les dates clés de la censure. Il faut plutôt clarifier en quoi consistait la mission de l'Etat en matière de littérature et selon quels critères la censure a opéré. Comment les auteurs ont-ils perçu cette mission et quelles critiques ont-ils formulées à l'encontre du socialisme réel ? Après le "tournant" de 1989, l'opinion publique s'est émue de l'attachement de tant d'écrivains qui étaient restés en RDA ou qui avaient considéré leur départ comme un "exil". Mais à quelle représentation sociale cet attachement était-il destiné ?

Andrea Jäger, professeur de littérature allemande moderne et contemporaine à l'université Martin Luther de Halle-Wittenberg de 2002 à 2022, recherches et publications notamment sur la littérature de la RDA, sur l'expatriation des écrivains de la RDA et sur la littérature après le changement de système en 1989.

Sur les traces du poète et
communiste queer Ronald M. Schernikau (1960-1991), qui se déplace entre la RFA et la RDA, nous voulons tenter avec vous une approche esthétique et socio-analytique d'un genre qui ne semble trivial qu'à première vue. Lors d'une séance d'écoute, nous souhaitons nous adonner ensemble au pathos intime et pourtant politique d'une sélection de chansons de "zones". Nous voulons jouer de la musique, partager l'histoire et les histoires qui l'accompagnent et en discuter avec vous. Nous nous inspirerons du texte de Schernikau "Über Schlager in der DDR" de 1983 et de son hit-parade de la chanson et retiendrons ce que nous trouvons remarquable. Petra Zieger et "Abends in der Stadt" seront entre autres de la partie, car nous nous intéressons surtout aux utopies féministes officiellement non exprimées de la RDA d'une part - et à ses approches de la politique du logement d'autre part.

Et le communisme, c'était quoi déjà ?

De et avec : Robin et Saša, passionnées par l'écriture féminine en RDA et le droit à la ville en général.